One Health : trouver l’équilibre avec une alimentation durable
En 2010, la FAO définit l’alimentation durable comme « l’ensemble des régimes alimentaires qui sont adéquats sur le plan nutritionnel, sûrs et sains, culturellement acceptables, financièrement abordables et ayant un faible impact sur l’environnement. »
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Le concept de « One Health » et l’alimentation durable sont étroitement liés dans leur approche holistique de la santé humaine, animale et environnementale. Concilier nutrition, environnement, économie et culture alimentaire : c’est l’objet des travaux de Nicole Darmon, chercheuse à l’INRAE depuis 2010. Toute la question est de savoir comment faire adopter celle-ci au plus grand nombre.
Lorsque le sujet d’une seule santé est évoqué, très rapidement la problématique des régimes alimentaires impactant la santé humaine se pose. Qu’est-ce que l’alimentation durable ? Comment se traduit-elle dans les assiettes ? et comment la faire adopter par les consommateurs ? C’est tout l’enjeu des travaux de Nicole Darmon, directrice de recherche de l’Inrae.
A partir de la définition de la FAO, elle a compilé les données autour des 4 piliers : nutrition / santé, environnement, culture et économie. Ces travaux ont permis de définir l’alimentation durable avec précision : une végétalisation intelligente, une diversité des aliments, une limitation des aliments pauvres en nutriments…
Pour changer les comportements, il faut changer la communication
« Avant de changer les comportements, il faut changer les représentations. » affirme Nicole Darmon. « Aujourd’hui, la viande est l’élément central des assiettes. On pourrait imaginer qu’au restaurant, la viande soit considérée comme un supplément au plat au même titre que la chantilly sur des boules de glace. ». La communication doit s’atteler à remettre en question les représentations autour de l’alimentation en valorisant les bénéfices santé et environnementaux.
Vers une “sécurité sociale de l’alimentation”…
Tous les maillons de la fourche à la fourchette sont concernés de la production à la distribution en passant par la transformation. La démarche Bleu Blanc Cœur© est un exemple pouvant illustrer cette transition alimentaire. Nicole Darmon rappelle que les principaux défis sont la limitation du gaspillage et l’accessibilité de l’alimentation pour tous. Sur ce dernier point, un collectif est actuellement en train de défendre un projet de sécurité sociale de l’alimentation. Ce dispositif accessible à tous permettrait selon un système de conventionnement (comme pour la santé) de prendre en charge l’achat d’aliments plus durables.
Bien que le chemin soit encore long, on voit que des organismes et entreprises se mettent en mouvement vers une transition alimentaire au travers d’initiatives et de projets. Souvent oubliée et négligée, il est essentiel de retenir que l’alimentation durable permet de combler les besoins nutritionnels et de santé mais aussi des besoins hédoniques.
Pour en savoir plus sur les travaux de Nicole Darmon et l’alimentation durable, nous vous proposons de découvrir l’excellent dossier « Vers une alimentation saine et durable ? » de la revue Ressources de l’Inrae.
Par Charlotte Julien, agence Communicante