La campagne institutionnelle CUMA créée par Communicante gagne le prix Coop Com de CB News et de La Coopération Agricole

La campagne institutionnelle CUMA créée par Communicante gagne le prix Coop Com de CB News et de La Coopération Agricole

La campagne institutionnelle CUMA créée par l’agence Communicante gagne le prix Coop Com de CB News et de La Coopération Agricole
© Communicante

Ce 7 juin, la campagne de communication que nous avons créée pour la Fédération Nationale des CUMA a été récompensée par le prix Coop Com !

Ce prix organisé par CB News et La Coopération Agricole met en lumière les initiatives les plus créatives, les plus innovantes, les plus pertinentes menées par les coopératives agricoles et agroalimentaires.

La campagne de communication a séduit les jurés par sa stratégie décalée et inédite dans ce réseau, qui vise sans détour à casser les idées reçues sur les CUMA.

Les 5 visuels sont le fruit d’un accompagnement stratégique que l’agence Communicante a mené pendant près de 4 années auprès des CUMA. Le défi ayant été d’emmener l’ensemble du réseau dans une démarche de communication audacieuse.

En commençant par un tour de France des fédérations régionales pour nourrir la réflexion par le terrain, la phase d’écoute a permis de comprendre la perception de la communication dans le réseau et de mesurer le besoin et l’envie de renouveler l’image des CUMA, qui s’est avérée être très forte !

S’en est suivi un travail de sensibilisation / pédagogie de la communication et la création d’une stratégie globale en collaboration avec de nombreux élus, dont sont issus la nouvelle identité CUMA et la campagne « Changez de point de vue sur les CUMA ».

S’attaquer aux idées reçues

Un travail d’identification des idées reçues et de ressources chiffrées sur les CUMA a permis de dégager 5 clichés à faire évoluer dans la perception des jeunes agriculteurs et des agriculteurs non adhérents :

  • Economique : Les Cuma permettent de réaliser jusqu’à 20% d’économies avec le partage de matériel et limitent l’endettement.
  • Age des adhérents : En facilitant les transmissions d’exploitations et les installations de jeunes agriculteurs, les Cuma contribuent au renouvellement des générations agricoles.
  • Qualité des équipements : Proposer du matériel dernière génération, des outils innovants et des technologies dernier cri, facilite le travail quotidien tout en gagnant en productivité.
  • Entraide : L’organisation collective permet de mettre en place des solutions humaines, solidaires, matérielles et techniques, essentielles au développement des exploitations.
  • Globalité de services : La mutualisation des ressources, mais aussi des emplois et des innovations permet de proposer des services et un réseau de compétences réellement adaptés aux besoins des exploitants.

Un grand merci aux élus et communicants des CUMA pour leur confiance.

Pour découvrir le cas client, c’est par ici !

Par Véronique Spaletta, agence Communicante.

#JOB : Consultant.e senior Relations Presse et production de contenus

#JOB : Consultant.e senior Relations Presse et production de contenus

Rejoignez l’agence Communicante dans un poste au cœur de la transition agricole et alimentaire
L’agence Communicante est au cœur de l’écosystème agricole et alimentaire. En lien avec les producteurs, interprofessions, institutions et agrofournisseurs, nous traitons des sujets allant des techniques agricoles aux modèles de consommation et leurs domaines périphériques : énergie, environnement, innovation, économie. Notre expertise agri/agro est appréciée notamment pour conseiller, élaborer et piloter la communication globale de nos clients, gérer leur image, concevoir leurs marques et lancer leurs produits.

Agence indépendante créée il y a 9 ans, Communicante représente une équipe de 10 personnes, répartie entre Paris et la région nantaise. Elle allie les expertises agricoles et alimentaires avec les compétences de communication.

Notre expertise relations presse et rédactionnelle est reconnue et prend de l’ampleur !

Votre mission

En lien direct avec la directrice associée – responsable RP basée à Paris et en synergie avec l’ensemble des projets agence et de l’équipe, vous assurez le conseil, le déploiement des campagnes RP et la rédaction d’outils pour le compte de clients, marques et entreprises.

Vous assurez ces missions dans une perspective de management du pôle RP dès que vos aptitudes en relations presse et management auront été confirmées.

Plus largement, vous :

  • Assurez une activité de conseil, la définition de stratégies RP, la réponse à des appels d’offre
  • Gérez des campagnes RP en toute autonomie : suivi opérationnel, contacts médias, reporting et mise en place d’outils de mesure
  • Produisez des contenus à haute valeur ajoutée et participez à des projets éditoriaux : rapports d’activité, newsletters, dossiers thématiques, média de l’agence “Vibrations” etc.
  • Tout au long de l’année, vous créez et faites vivre nos liens avec les journalistes

Votre profil

  • Formation Bac +4/5 de formation communication, relations presse, journaliste ou ingénieur agri/agro ou école de commerce avec parcours communication / relations presse
  • 6 à 7 ans d’expérience en agence ou chez l’annonceur
  • Anglais, bonne compréhension au minimum

Vos compétences

  • Plume précise, sans faute avec un style d’écriture à adopter si nécessaire
  • Maîtrise des outils bureautiques, outils de diffusion type MailChimp, veille presse et base de données presse (Cision…), outils de mapping
  • Sensibilité à l’univers RP et web
  • La connaissance du secteur agricole et alimentaire est un plus !

Aptitudes attendues

  • Lead dans la conduite de rendez-vous et de réunions
  • Aisance relationnelle avec les journalistes et capacité à décrocher des rendez-vous, à pitcher
  • Cadrage des demandes client et d’expression claire de ses propres besoins (validations, délais…)
  • Rigueur, capacité d’organisation, d’anticipation et de gestion globale
  • Partage des valeurs de l’agence : authenticité, épanouissement, confiance, énergie

Conditions du poste

  • CDI à partir de septembre 2023
  • Bureau situé à Rueil-Malmaison (à la sortie du RER A), possibilité 2 jours / semaine en home-office
  • Déplacements ponctuels (clients, salons, etc.) France entière, avec régulièrement le grand-ouest et la région parisienne.
  • Prise en charge du pass Navigo à hauteur de 50 %
  • Rémunération selon expérience

Candidature

Envoyez votre CV et tout document qui soutiendra votre candidature (recommandation, écrits, book ou autres selon votre imagination) à Caroline Chadal caroline.chadal@communicante.fr dès que possible.

Si ces éléments retiennent notre attention, nous organiserons un entretien oral pour évaluer votre motivation : soyez convaincant, créatif, partagez-nous vos expériences et envies !

Les entretiens se tiendront à Paris courant juillet et fin août 2023.


www.communicante.fr

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Agence Communicante
4, Le Boismain 44590 Derval

Tél. : 02 40 81 80 74

Edito newsletter #3

Edito newsletter #3

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Ouvrez grand vos oreilles !

 Véronique Spaletta et Caroline Chadal

© agence Communicante

A l’origine et au cœur des démarches de communication et de marketing se trouve l’écoute. Les consommateurs et citoyens sont largement sollicités pour participer à des ateliers, workshops ou autres focus groupes. Mais l’évolution des technologies, l’urgence des crises et le développement de la pro-activité citoyenne font émerger de nouvelles manières d’écouter.

Pour cette troisième édition de Vibrations communicantes, nous nous sommes posés la question : « Comment écoute-t-on aujourd’hui ? »

Quelles sont les ouvertures possibles permises par la Tech ? Quelles en sont les limites ? Les méthodes classiques et l’intelligence humaine ont-elles encore leur place dans l’analyse des comportements ? Avec Cindy Lombart, professeur de marketing passionnée de nouvelles technologies, nous vous proposons d’ouvrir grand vos oreilles. Lors de ses cours, ses étudiants s’initient à la réalité virtuelle comme outil d’étude des comportements de consommation responsable.

Ecouter dans ce contexte de transitions multiples, comment est-il possible de savoir jusqu’où nos civilisations seront obligées de s’adapter ? Christian Clot, chercheur et écrivain, explore notre monde depuis plus de vingt ans, à la rencontre des milieux extrêmes et des humains qui les peuplent. Dans notre grande interview, il se livre sur sa vision de la capacité des populations à évoluer.

Et notre monde agricole et alimentaire, où en est-il ? Comment intègre-t-il ces nouvelles méthodes et prend-il la responsabilité de ce qu’il entend ? La parole est donnée à des chercheurs de l’Inrae, qui font résonner les méthodes participatives dans leurs travaux sur le bien-être animal ; et à François Cassignol, communicant et vice-président du Syrpa, sur la question « L’agriculture sait-elle écouter ? » au regard des dernières campagnes marquantes du secteur.

Quelles sont les nouvelles méthodes d’écoute ? Quelles qualités sont nécessaires pour écouter ? Et quels sont les garde-fous pour ne pas instrumentaliser la participation ? Les designers Lucie Bolzec, Elise Huneau de l’agence Papillote et Marie-Julie Catoir-Brisson, professeure associée à Audencia Sciences Com nous partagent à la fois leur regard sur les bonnes pratiques d’écoute et sur des cas très concrets d’ateliers collaboratifs.

Écouter s’apprend, nécessite un vrai savoir-faire, se travaille sur du temps long, avec au cœur toujours, l’humain et toute sa complexité, les individus et toutes leurs histoires.

Ecouter, c’est aussi une question de posture : être disponible, sans a priori et sans projet tout tracé, laisser le champ des possibles ouvert, faire preuve d’empathie, d’intégration voire de métabolisation des préoccupations et des enjeux des parties prenantes.

Écouter, c’est enfin une question de responsabilité : dès lors que l’on écoute, il faut savoir prendre en compte ce que l’on nous livre.

 

Alors, nous sommes toutes ouïes pour recueillir les témoignages, coups de cœurs et coups de gueule que vous voulez partager au sein de la tribu Vibrations !

Ça bouillonne : L’agriculture sait-elle écouter ?

Ça bouillonne : L’agriculture sait-elle écouter ?

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L’agriculture sait-elle écouter ?

Spot vidéo de la campagne de communication Interfel « Jamais trop »

© Campagne de communication Interfel

Les agriculteurs français en appellent à une meilleure reconnaissance de l’agriculture et de son rôle. Ainsi, de longue date, ils pensent « communiquer » en portant leurs arguments autour de leurs pratiques, de l’alimentation ou des territoires. Avec peu de succès, nombre d’acteurs du secteur le confirme. Et si communiquer c’était d’abord écouter ?

L’Agriculture aime bien parler d’elle : sur ses campagnes grand public, elle se met souvent en scène elle-même. Une catastrophe lorsque l’on sait que le b.a.-ba de la communication, tient en l’adage « Parle-moi de MOI, y a qu’ça qui m’intéresse ». Or ce « MOI », désigne la cible, …et non l’émetteur ! Plutôt que de se faire plaisir en prenant la parole, les professionnels de la communication savent parfaitement que ce qui permet de mieux toucher sa cible, c’est de la mettre en lumière. Les communicants sont-ils entendus par les entreprises et organisations professionnelles agricoles qui les emploient ? A l’évidence, non.

« Si je vous entends bien… »

Si dans votre campagne de communication (pub TV, spot radio, affiche), le public cible ne peut se reconnaître, s’identifier, alors il ne se sent pas concerné et ne peut comprendre que votre message lui est destiné. C’est donc votre cible qui doit se retrouver sur votre campagne, et non votre tracteur. Et c’est elle qui doit prendre la parole. Pour pouvoir la positionner au cœur de votre dispositif de communication, cela impose en préalable de s’être donné suffisamment de temps pour l’écouter. C’est en ayant bien entendu ce que sont les attentes réelles de nos cibles que nous pourrons leur apporter les réponses qu’elles attendent.

« Dans une campagne de communication le public cible doit pouvoir se reconnaître pour se sentir concerné »

L’écoute, cela s’apprend

Processus pilier de la communication s’il en est, l’écoute embrasse un large corpus qui ne demande qu’à être reçu : de ce qui est dit au non-dit, en passant par le langage verbal au sens strict (le choix des mots dit beaucoup) et le langage corporel. La posture importe également pour celui qui écoute : se montrer sous un jour sympathique ne suffit pas. C’est à l’empathie qu’il faut se résoudre afin de se mettre « à la place de l’interlocuteur ». Pourquoi pense-t-il ceci ? Quelle en sont ses propres raisons ? Qu’est-ce qui le motive réellement ? En définitive, être à l’écoute, c’est être en posture suffisamment active pour que votre interlocuteur (ou cible) se sente suffisamment libre pour dire. Ecouter, c’est donc d’abord se taire, mettre en veille nos réflexes de pensées et nos idées reçues. C’est accepter de se taire, de ne pas commenter, répondre et contredire.

Dis-moi quelle est ton écoute, je te dirais qui tu es !

Jacques Salomé, psychosociologue, définit trois niveaux d’écoute :

– L’écoute active permet à celui qui parle de se sentir écouté, entendu : il peut lui-même entendre ce qu’il dit ;

– L’écoute miroir est celle qui permet à celui qui parle de vider son sac : ses propos illustrent ce qu’il est au plus profond de lui-même ;

– L’écoute résonance est celle qui donnera tout son écho à ce qui est dit, ce qui est important et qui mérite d’être entendu et porté.

Il suffit de regarder les campagnes de communication pour connaître le niveau d’écoute de leur annonceur. Se décentrer de son message et de ce que l’on est pour partir des attentes du grand public nécessite un travail. La filière élevage et viande française y est parvenue. Engagée dans la norme internationale de la RSE – ISO 26 000, elle s’est emparé des attentes sociétales. Ses campagnes publicitaires auxquelles j’ai pu apporter ma modeste contribution, s’en ressentent : elles ne mettent plus en scène un éleveur avec sa vache et ne sont plus « mono espèces » (ex. : Bravo le Veau). Ainsi, elles mettent dorénavant en lumière Thomas, une sorte de quelqu’un comme vous et moi. Dans lequel chacun peut se voir ou s’identifier. Les Amis de Thomas, second volet de la campagne, illustre toute l’implication que la filière dans l’écoute de ses parties prenantes (Camille, Victor, Noémie, Maël, Sanah). Le 3ème volet décline la/votre famille, du champ intergénérationnel à l’inclusivité comprise. Ce reflet de ce qu’est la société dans toute sa diversité se retrouve également bien dans une autre campagne : celle de la filière fruits et légumes frais qui montre que les communicants ont fait passer l’utilité de l’étude des personae, ces « cibles », ou parties prenantes, à qui « passer un message » ne suffit plus à l’époque du « vivre avec » et de la co-construction : manger des fruits et légumes ne se décrète plus, cela se construit d’abord avec et par (v/s pour) les consommateurs.

Les communicants ont fort à faire pour sensibiliser les professionnels de l’agriculture à la notion d’écoute. C’est tout un travail de pédagogie et d’acculturation portant sur la communication, sur ses techniques et ses métiers. Un travail éducatif à systématiser sur le long terme, car les velléités de se remettre à parler de soi tiennent du réflexe d’autodestruction :  s’il peut être perçu (à tort) comme rassurant « pour l’interne », « pour l’externe », l’effet est catastrophique. Est-ce que vous comprenez ? … dites-moi, pour voir !

Par François Cassignol, Vice-Président du Syrpa

Ça bouillonne : Marie-Julie Catoir-Brisson, professeure Audencia

Ça bouillonne : Marie-Julie Catoir-Brisson, professeure Audencia

« Une bonne écoute nécessite de la légitimité et de la confiance »

Marie-Julie Catoir Brisson : « Une bonne écoute nécessite de la légitimité et de la confiance »

© Marie-Julie Catoir-Brisson

Marie-Julie Catoir-Brisson est professeure associée au département Communication Culture et Langue d’Audencia SciencesCom, où elle enseigne et mène des travaux pour créer des espaces de dialogues, entre des chercheurs, professionnels, citoyens, dans des projets de recherche et de conception participative. 

Marie-Julie Catoir-Brisson s’attache particulièrement aux domaines de la technologie, de la santé, et de l’environnement en utilisant le design et le co-design, pour accompagner des trajectoires possibles de projets à travers des méthodologies engageantes spécifiquement développées pour les problématiques socio-contemporaines.

 

Quels sont les différents espaces d’écoute aujourd’hui ? Quels sont les liens entre eux ? 

L’écoute est une valeur centrale de la communication, qui comprend la racine « commun ». Pour créer du commun, il faut se comprendre et donc d’abord s’écouter.

Les manières d’écouter évoluent. Les sondages sont toujours présents, avec les limites qu’ils montrent dans l’utilisation des chiffres, mais les citoyens demandent qu’on les écoute directement, et notamment sur les sujets controversés qui impliquent des choix dont les conséquences dépassent les concepteurs.

La communication de l’espace public est directement reliée à l’espace de communication digital, qui se nourrissent mutuellement ou au contraire connaissent le même degré d’incommunicabilité. La communication numérique est médiatisée et modelée par ceux qui ont conçu les interfaces. Par exemple Twitter, qui représentait l’espoir d’une nouvelle agora est devenu une machine à clash.

Le numérique amplifie, pour le meilleur et pour le pire. Mais comme pour tous les outils cela nous renvoie à la responsabilité de nos propres usages.

Comment s’écoute-t-on aussi, dès lors que nous sommes coupés de l’épaisseur de la communication interpersonnelle en face à face, mélange de verbal et non verbal, mais qui contiennent autant de messages à décrypter que dans la communication numérique ?

Ce qui m’anime, c’est d’ajouter de la participation à l’écoute : comment va-t-on permettre tout au long d’un processus de conception, d’encapaciter les parties prenantes pour qu’elles s’expriment et que leurs paroles soient prises en compte à chaque étape du projet où on va prendre des décisions essentielles autour des enjeux éthiques, sociaux, environnementaux. La recherche action cherche à avoir un impact et un lien avec la société.

 

Qui peut bien écouter et comment ? 

Une bonne écoute se fait dans l’interaction, qui crée et maintient un lien. Elle est de l’ordre de la bonne conversation, c’est-à-dire de notre manière d’être et de vivre ensemble.

Un exemple de paradoxe, contemporain : la conversation semble rompue, en ligne comme dans la rue, mais la conversation automatisée n’a jamais autant passionné les foules. On observe nombre d’experts techniques commenter Bing Chat vs ChatGPT4.

Dans « La conversation comme manière de vivre » Ali Benmakhlouf dit : « La conversation par le lien de parole qu’elle crée est une forme de civilité. La conversation n’est pas (…) une exposition de doctrines, encore moins une joute verbale d’allure dialectique. (…) Converser pour alimenter le doute et non pour être certain. (…) Laisser une part d’imprévisibilité au risque de ne converser qu’avec soi-même ». La conversation laisse donc une grande place à l’Autre. Cela me fait dire qu’il faut un regard plus global et plus haut pour véritablement agir sur ce qu’on veut faire avec les technologies et l’IA. Et laisser une part d’imprévisibilité dans cet espace de dialogue qui s’ouvre avec ces technologies en rendant visibles et compréhensibles les mécanismes et les conditions de production de ce dialogue.

Bien écouter demande de la légitimité, de la confiance, et créer un environnement bienveillant qui favorise l’expression et la créativité. La confiance prend du temps à construire pour permettre l’écoute mutuelle.

Nous mettons trois à six mois pour produire les justes outils de médiation, adaptés aux acteurs et aux situations dans lesquelles nous intervenons. Par exemple, après une période d’immersion en hôpital et en cabinet, nous avons conçu, pour créer une communauté des participants, un jeu d’ouverture « A vos clichés », qui réunissait patients, soignants, médecins, administratifs, en utilisant le langage du corps et du collectif. Ainsi nous avons déconstruit tous les clichés, et redéfinit l’empathie. Les membres du groupe se regardant comme égal à égal et légitime à la fin de l’atelier. Je considère que tout le monde est expert de quelque chose. Le patient est expert de sa propre vie par exemple.

 

Comment évolue le rapport à l’écoute dans la culture française ?

Je dirais qu’il y a la culture française où les citoyens se sont exprimés tout au long de l’histoire. Mais dans la période actuelle, l’écoute de l’autre est rendue difficile par la crise de défiance, entre les citoyens et les représentants intermédiaires mais aussi entre les citoyens eux-mêmes. Plutôt que de focaliser sur nos différences, nous gagnerions à reconstruire le commun. Chacun doit comprendre les enjeux des autres. Il y a de plus en plus d’initiatives d’écoute participative et collective. C’est un espoir, mais il ne faut pas instrumentaliser la participation.

 

Quel est votre regard sur le rapport à l’écoute du secteur agri-agro ? 

J’ai eu l’occasion de mener un projet autour de l’eau dans la région du Gard et le maintien du tourisme, de l’agriculture et de l’habitat.

J’ai été interpellée par le manque d’écoute et les craintes qui émanaient d’emblée des parties prenantes. Par exemple, les néo-ruraux n’avaient pas du tout le même regard sur les pratiques agricoles que les locaux qui en comprennent les enjeux.

Cela peut être simple de changer les perceptions en expliquant. Il y a une vraie question autour de la manière de construire les conditions d’écoute des enjeux du secteur agricole et des zones rurales, dans ce contexte de transition et de mouvements géographiques particuliers.

 

Pour découvrir les travaux de Marie-Julie Catoir-Brisson, vous pouvez l’écouter commenter les 3 projets de son expérience en co-design, ci-dessous :